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19h40,
5 jours par semaine, la "messe" commençait...
La série américaine commença sa première diffusion
sur la R.T.F. en 1962, le 12 décembre plus précisément,
avec comme premier épisode Une Certaine Île,
avec Linda Lawson et Herbert Marshall.
Aventures
au Paradis fut le premier titre donné à la série
et faisait suite à une autre merveilleuse série américaine
Les Hommes Volants (*). Vous vous en souvenez?...
Cest donc ce jour là, entre 19h40 et 19h55, après
lHomme du XX ème Siècle, (célèbre
jeux de questions sur l'actualité de Robert Sabbagh) et avant la
météo et le sacro-saint Journal télévisé
de 20 heures, que petits et grands privilégiés (surtout
les petits comme moi...), allions scotcher nos mirettes sur
le petit écran presque tout rond du salon. Pour beaucoup la messe
quotidienne commençait...
En regardant la grille des programmes de lépoque, on peut
remarquer que les directeurs trouvèrent quil était
plus judicieux de saucissonner chaque épisode américain
en 4 français de 15 minutes chacun, et ceci paradoxalement
grâce aux producteurs américains... Eh, oui! Comme pour les
séries d aujourd hui, les épisodes étaient
déjà prédécoupés pour y
passer les pubs (inexistante en France en 62), noubliant pas le
suspense au bon moment, bien sûr! Un avantage que prirent les responsables
de la télé française pour bien faire durer les épisodes
(ah, les économies!).
Cinq fois par semaine (le week-end, repos!), la R.T.F. diffusa, quasi
à la même heure (vers 19h40), la série qui allait
faire rêver les Français de voyages et daventures pour
les petits et de jolies filles pour les papas, profitant qu à
cet heure là, maman est aux fourneaux et ne regarde pas!
 12
mars 1963: Le Capitaine Troy arrive à Paris...
Les médias ne furent pas long pour sapercevoir de lampleur
de lévénement, puisque le grand hebdomadaire Télé7Jours,
en tête, prit linitiative exceptionnelle, à l'occasion
de la remise des Trophées de la Télévision (ancêtre
des "7 d'Or"), d inviter en France le titulaire du rôle
principal: Gardner McKay, lui-même, in person. Une grande
campagne précéda son arrivée à Paris, par
quelques interviews et de bons articles ciblés sur la personnalité
de lacteur.
Avant de poser son pied sur le sol français, les lecteurs savaient
tout ou presque sur le capitaine Troy: son premier contrat avec la Metro
et la Fox, ses dons pour la photo et la sculpture; mais aussi, nous apprenions
que la France était son deuxième chez lui. En
effet, il y était venu la première fois à lâge
de 4 ans (1936) avec toute sa famille, son père ayant été
envoyé à Paris par son agence de pub. Il fréquenta
lécole Gerson de Paris. En hâte, ils durent
quitter la France pour les USA juste quelques semaines avant le début
de la guerre (août 39). De cette France, il gardera la langue, des
souvenirs de Paris et de ses vacances passées dans la campagne
charentaise chez les parents de la "bonne", Denise. Nous apprenons
aussi qu'il retourna en France en 1954 (pour "flâner"
dit-il) et en 1956, cette fois; invité par le photographe américain
Richard Avedon pour des photos avec Suzy Parker.
Le 12 mars 1963, dès sa descente d'avion de New-York, Gardner McKay
est accueillit par Jacques Sallebert, journaliste au Journal télévisé.
Le soir même, devant l'Hôtel Ritz, place Vendôme, une
foule de près de deux mille personnes s'étaient précipités
sur l'acteur dès sa sortie de voiture. Les quelques policiers présents
avaient du mal à freiner l'ardeur des jeunes femmes, un papier
en bout de bras dans l'espoir d'un autographe. Le Tout-Paris était
dans les salons de l'hôtel: les présentatrices de télévision
(speakerines), bien sûr avec Anne-Marie Peysson et Jacqueline Huet,
et des V.I.P's telle les starlettes Agnès Laurent et Gina Lollobrigida.
A l'hôtel Ritz, sous la pression constante des jeunes fans (entre
10 et 15 ans pour la plupart), McKay se plia de bonne grâce au rituel
des autographes (photo de droite, Mckay signant un autographe sur la
tête du groom!). Toujours prompt à satisfaire les demandes
de ses jeunes filles, il ne pu éviter, pourtant, les déchirures
de ses costumes, qu'il du faire recoudre à plusieurs reprises par
les services de l'hôtel. Heureusement il lui restait son smoking
intact le soir, pour la première du film de David Lean "Lawrence
d'Arabie" (Peter O'Toole, Alec Guiness) au Théâtre des
Champs-Elysées.
Pendant
son séjour, de nombreuses autres rencontres étaient programmées
pour Gard: comme celles, le long des berges de la Seine (photo de gauche),
avec Janine Vila (héroïne du feuilleton Janique
Aimée) et Anne Doat (celle du Chevalier
de la Maison Rouge avec Michel LeRoyer), ainsi que le comédien
Hubert Noël
(1924-1987) - photo de droite avec McKay - , qui prêta sa voix pour
la doublure française.
D'autres rencontres encore, lorsque "Télé7Jours"
eut la brillante idée de retrouver quelques anciens camarades de
classe de l'école Gerson des années 36-39. Mais celle qui
l'a le plus ému fut celle de revoir 24 ans plus tard, Denise, l'ancienne
femme de chambre de la maison familiale au 20, rue Beaujon (Paris 8ème),
lorsqu'il était enfant. Un court déplacement a été
organisé pour voir Mme Denise Mathias et son frère Jean,
dans leur ferme en Charente, avec réservation d'une chambre à
l'hôtel du village. Mais Gard a préféré dormir
dans la petite chambre de la ferme. Celle dans laquelle il rêvait
de futurs voyages lorsqu'il passait ses grandes vacances avec "Maman
Denise". Une journée remplie d'émotions pour tous!
Aussi, son séjour à Paris lui rappela ses promenades au
Parc Monceau de son enfance où il aimait jouer avec son frère
Hugh et de "Meunier" sur les Champs-Elisées, où
il prenait son chocolat avec la gouvernante.
"Je reste à Paris..."
Gardner McKay était venu à Paris pour deux semaines. Il
y resta finalement 5 mois!
De nombreux projets sont venus "sonner à sa porte", dont
deux films: une comédie avec comme toile de fond la mer et l'aventure
(çà le connaît!), et une histoire d'amour (çà
aussi...voir plus loin!).
Après un mois à l'hôtel et se plaisant finalement
bien à Paris, il se mit à chercher une "petit"
appartement à louer. Il dénicha un duplex dans L'Île
de la Cité avec vue sur la Seine. Mais le temps passe très
vite à Paris, surtout après sa rencontre avec "Didi"
, un jeune mannequin aux cheveux blonds de 20 ans. Une histoire d'amour
qui durera près de deux ans.
Mi-août, pourtant, Gardner a du faire ses valises: il devait honorer
le contrat qu'il avait signé avant de recevoir l'invitation pour
Paris: deux semaines de représentations d'une pièce de théâtre
dans l'Ohio (USA) . Il doit jouer le rôle principal d'un bagnard
contre 7500 dollars la semaine. Cela ne se refuse pas!
Il reviendra à Paris un mois plus tard, le 15 septembre, pour un
temps indéterminé, avant de repartir pour l' Égypte.
Paris,
carrefour de ses voyages...
Avril 64, retour à Paris pour deux jours: l'acteur devient chanteur
en enregistrant en français chez Pathé-Marconi un "super"
45 tours, sous la direction de Paul Piot: Quatre chansons :"Île
Saint Louis" (
extrait), "L'Océan" (
extrait), "Cala di Volpe" (
extrait)
et "C'est Vrai" (
extrait) dont Gardner MkKay écrivit les paroles.
On retrouve Gardner McKay de nouveau en France le 14 décembre 64,
donnant une interview à Radio-Monte-Carlo.
Juin 1965, retour à Paris : projets de films et tournage en France
(Hurricane Man ou Hurricane Summer).
Janvier
1985, lors d'une rediffusion de quelques épisodes de la série
(la liste), Gardner McKay est invité
en France par TF1 pour l'émission"Temps Libre", présentée
par Jean-Claude Narcy et Soisic Corne. Il viendra à Paris avec
son épouse Madeleine.
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